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Duparc Adolphe (1908-1946)
Titre
Duparc Adolphe (1908-1946)
Description
Duparc (Adolphe Yves Marie), né le 6 février 1857 à Lorient (Morbihan), mort en charge le 8 mai 1946.
"Evêque de Quimper (25 février 1908) Il grandit dans un milieu modeste, son père ouvrier charpentier quitte rapidement Lorient et prend la profession de boulanger à Pont-Scorff puis Quimperlé. En octobre 1866 il entre au Petit Séminaire de Sainte-Anne d’Auray, puis au Grand Séminaire de Vannes. Ordonné en 1880, il occupe alors des postes de précepteur, professeur de religion et d’anglais au Petit Séminaire d’Auray. Brillant et charismatique professeur, il organise des conférences populaires, puis est promu en 1895 curé de Lorient, pour treize ans. Il s’y investit dans la défense de l’Eglise par les moyens du droit, jamais par la violence ou l’exaltation, publie un bulletin paroissial très diffusé, et organise une messe d’hommes ou l’on se presse pour écouter des sermons d’une éloquence rare. Cheveux mi-longs, attitude de seigneur, manières théâtrales, orateur hors pair nageant dans le verbe, il ressemble à une gravure du XIXe siècle et impressionne durablement les fidèles qui l’approchent. Nommé à Quimper en 1908, le plus jeune évêque de France marque en profondeur la vie du diocèse. Evêque de terrain, il sent particulièrement bien les mouvements et menaces qui pèsent sur une société chrétienne et bretonne pourtant encore largement préservée. Par la fondation de 110 écoles libres, il fait de la question scolaire un enjeu majeur. L’encadrement du jeune chrétien se poursuit dans sa vie adulte par un développement sans précédent de l’action catholique et des œuvres. La création en 1933 d’un nouveau Grand Séminaire montre l’importance accordée à la formation du clergé. L’administration diocésaine évolue progressivement. Deux synodes, en 1927 et 1937, réforment les statuts diocésains édités en 1902. Dès 1933, Mgr Cogneau, évêque auxiliaire, l’assiste dans l’administration du diocèse. Armé de ces outils, l’évêque s’acharne à défendre la chrétienté des périls extérieurs, en voulant tout d’abord sauver les bonnes mœurs. Il s’élève en 1932 contre les danses, les salles de bal, la mixité scolaire ; fait campagne contre l’alcoolisme… Contre le déracinement de l’émigration, il incite les candidats au départ à rester au pays, crée des structures d’accueil appropriées, (paroisse bretonne de Paris, Mutualité bretonne, aumôneries de bretons). La presse est un moyen important de diffusion de ses idées. Les bulletins paroissiaux se multiplient, des revues spécialisées (Feiz ha Breiz, Foi et Bretagne) prospèrent. Cette presse contribue à une lutte intense contre l’anticléricalisme, et à la préservation de l’union des catholiques. Hostile au modernisme, au Sillon (qu’il condamne fermement), se méfiant des démocrates, Mgr Duparc conserve une ligne loyaliste, toujours très romaine et s’assure le contrôle d’un clergé parfois rebelle. La Bretagne prend une place toute particulière chez le prélat. Nommé évêque, il se choisit une devise bretonne, « Meulet ra vezo Jésu Krist » (Loué soit Jésus-Christ). La défense de la culture bretonne fait partie d’une volonté globale et traditionnelle d’enracinement du chrétien à sa terre. Le mouvement catholique Bleun-Brug y contribue, tandis qu’une place particulière est dévolue à la langue dans les écoles libres. Il réhabilite les saints bretons, appuie les causes de béatification de Michel Le Nobletz et de Julien Maunoir, déploie un ensemble de catéchismes et cantiques en breton. Cet entrain pour le régionalisme ne le pousse cependant pas plus loin. En 1940 il ne suit pas certains de ses prêtres trop avancés dans l’aventure autonomiste un moment encouragée par l’Allemagne, et condamne sans appel leur attitude : « Jamais breton ne fera trahison ». Par loyalisme, il se rallie au régime de Vichy, n’autorise pas certains de ses prêtres à entrer en résistance, mais condamne volontiers l’Occupant. A partir de 85 ans il ralentit son activité, tout en conservant un contrôle sur le diocèse. Il meurt à 87 ans, doyen de l’épiscopat."
Yann Celton
Dominique-Marie Dauzey, Frédéric Le Moigne (dir.), Dictionnaire des évêques de France au XXe siècle, Paris, Cerf, 2010.
"Evêque de Quimper (25 février 1908) Il grandit dans un milieu modeste, son père ouvrier charpentier quitte rapidement Lorient et prend la profession de boulanger à Pont-Scorff puis Quimperlé. En octobre 1866 il entre au Petit Séminaire de Sainte-Anne d’Auray, puis au Grand Séminaire de Vannes. Ordonné en 1880, il occupe alors des postes de précepteur, professeur de religion et d’anglais au Petit Séminaire d’Auray. Brillant et charismatique professeur, il organise des conférences populaires, puis est promu en 1895 curé de Lorient, pour treize ans. Il s’y investit dans la défense de l’Eglise par les moyens du droit, jamais par la violence ou l’exaltation, publie un bulletin paroissial très diffusé, et organise une messe d’hommes ou l’on se presse pour écouter des sermons d’une éloquence rare. Cheveux mi-longs, attitude de seigneur, manières théâtrales, orateur hors pair nageant dans le verbe, il ressemble à une gravure du XIXe siècle et impressionne durablement les fidèles qui l’approchent. Nommé à Quimper en 1908, le plus jeune évêque de France marque en profondeur la vie du diocèse. Evêque de terrain, il sent particulièrement bien les mouvements et menaces qui pèsent sur une société chrétienne et bretonne pourtant encore largement préservée. Par la fondation de 110 écoles libres, il fait de la question scolaire un enjeu majeur. L’encadrement du jeune chrétien se poursuit dans sa vie adulte par un développement sans précédent de l’action catholique et des œuvres. La création en 1933 d’un nouveau Grand Séminaire montre l’importance accordée à la formation du clergé. L’administration diocésaine évolue progressivement. Deux synodes, en 1927 et 1937, réforment les statuts diocésains édités en 1902. Dès 1933, Mgr Cogneau, évêque auxiliaire, l’assiste dans l’administration du diocèse. Armé de ces outils, l’évêque s’acharne à défendre la chrétienté des périls extérieurs, en voulant tout d’abord sauver les bonnes mœurs. Il s’élève en 1932 contre les danses, les salles de bal, la mixité scolaire ; fait campagne contre l’alcoolisme… Contre le déracinement de l’émigration, il incite les candidats au départ à rester au pays, crée des structures d’accueil appropriées, (paroisse bretonne de Paris, Mutualité bretonne, aumôneries de bretons). La presse est un moyen important de diffusion de ses idées. Les bulletins paroissiaux se multiplient, des revues spécialisées (Feiz ha Breiz, Foi et Bretagne) prospèrent. Cette presse contribue à une lutte intense contre l’anticléricalisme, et à la préservation de l’union des catholiques. Hostile au modernisme, au Sillon (qu’il condamne fermement), se méfiant des démocrates, Mgr Duparc conserve une ligne loyaliste, toujours très romaine et s’assure le contrôle d’un clergé parfois rebelle. La Bretagne prend une place toute particulière chez le prélat. Nommé évêque, il se choisit une devise bretonne, « Meulet ra vezo Jésu Krist » (Loué soit Jésus-Christ). La défense de la culture bretonne fait partie d’une volonté globale et traditionnelle d’enracinement du chrétien à sa terre. Le mouvement catholique Bleun-Brug y contribue, tandis qu’une place particulière est dévolue à la langue dans les écoles libres. Il réhabilite les saints bretons, appuie les causes de béatification de Michel Le Nobletz et de Julien Maunoir, déploie un ensemble de catéchismes et cantiques en breton. Cet entrain pour le régionalisme ne le pousse cependant pas plus loin. En 1940 il ne suit pas certains de ses prêtres trop avancés dans l’aventure autonomiste un moment encouragée par l’Allemagne, et condamne sans appel leur attitude : « Jamais breton ne fera trahison ». Par loyalisme, il se rallie au régime de Vichy, n’autorise pas certains de ses prêtres à entrer en résistance, mais condamne volontiers l’Occupant. A partir de 85 ans il ralentit son activité, tout en conservant un contrôle sur le diocèse. Il meurt à 87 ans, doyen de l’épiscopat."
Yann Celton
Dominique-Marie Dauzey, Frédéric Le Moigne (dir.), Dictionnaire des évêques de France au XXe siècle, Paris, Cerf, 2010.
Articles de collection
Mandements et lettres de Mgr Duparc, période 1931-1945
Ce recueil contient les documents suivants :Lettre Pastorale N° 105 de Mgr l’Évêque de Quimper et de Léon, Sur l’Autorité dans la Famille et Mandement pour le Carême de l’An de Grâce 1931, [11 février] 1931, 23 p.
Tableau de la Visite Pastorale et…
Mandements et lettres de Mgr Duparc, période 1922-1931
Ce recueil contient les documents suivants :Lettre Pastorale N° 83 de Mgr l’Évêque de Quimper et de Léon, sur le Catéchisme et Mandement pour le Saint Temps du Carême 1922, [11 février] 1922, 30 p.
Tableau de la Visite Pastorale et des…
Mandements et lettres de Mgr Duparc, période 1915-1921
Ce recueil contient les documents suivants :Lettre Pastorale N° 60 de Mgr l’Évêque de Quimper et de Léon, sur la Prière et Mandement pour le Saint Temps du Carême 1915, [2 février] 1915, 30 p.
Tableau de la Visite Pastorale et des…
Mandements et lettres de Mgr Duparc, période 1912-1914
Ce recueil contient les documents suivants :Lettre Pastorale N° 32 de Mgr l’Évêque de Quimper et de Léon, sur l’état de la Vie chrétienne dans le Diocèse, et Mandement pour le Saint Temps du Carême 1912, [2 février] 1912, 33 p. [suivi] du Tableau de…
Mandements et lettres de Mgr Duparc, période 1908-1911
Ce recueil contient les documents suivants :Lettre Pastorale N° 1 de Mgr l’Évêque de Quimper et de Léon, à l’occasion de la prise de possession, de son Siège Épiscopal, [26 février] 1908, 19 p.
Lettre N° 2 de Mgr l’Évêque de Quimper et de Léon, à ses…
Discours de M. le chanoine Duparc
Discours prononcé à Lorient en hommage à Auguste Brizeux à l'occasion des fêtes de son centenaire en 1903.
Discours de son Excellence Monseigneur Grente prononcé à la cathédrale de Quimper pour l'érection du monument de son Excellence Monseigneur Duparc (28 avril 1948)
Plaquette éditée à l'occasion du décès de l'évêque et de la bénédiction de son gisant.
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